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​VERSION FRANÇAISE

Des renards et des hommes

9/20/2020

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Un jour, sur le chemin du travail, j’ai vu, en plein cœur d’un grand carrefour, en plein centre d’un quartier animé à Woluwe-Saint-Pierre, un renard terrifié qui errait entre les voitures roulant à toute vitesse. Il s’arrêta au dernier moment devant le capot de la mienne et courut dans la direction opposée. J’espère qu’il survécut. Il avait l’air complètement ahuri dans cette jungle urbaine et malveillante.
 
Les grands espaces verts ne manquent pas à Bruxelles, même si, à premier abord, ce n’est pas évident. C’est pour cela que la vue d’un renard dans une ville ne m’a pas surprise. Quand mon regard a croisé, l’espace d’une seconde, les yeux apeurés de cet animal, je me suis rendue compte que j’ai déjà vu ce jaune ocre quelque part…
 
Une ancienne histoire a refait surface…
 
Notre maison de Podlasie (nord-est de la Pologne), que nous ne visitons pas souvent, est devenue, à une certaine époque, un refuge pour toute sorte de chiens et de chats errants. Les femelles mettant bas appréciaient tout particulièrement la sérénité d’une vieille cave ou d’une charrette âgée, jusqu’à ce qu’elle ne se désintègre complètement. Quand cela arrivait, les quadrupèdes déménageaient la salle d’accouchement deux pas plus loin, là où se trouvait une ancienne grange, encore debout grâce à quelques planches en décomposition. 

Il faut ajouter que, au dégoût de la population locale, nous avons fait construire notre maison au fond du jardin, loin des regards trop curieux, et non pas le long de la route, comme il se doit. Là où, chez les gens « normaux », se trouvent granges et porcheries. Pendant longtemps, cette dérogation à la règle dérangeait.
 
Mais c’est un bon endroit. Un endroit où, à plusieurs reprises, la vie est née, comme le préconise la loi de la nature. En effet, plus d’un chien y a vu le jour, des bâtards sur lesquels la main de l’humain n’osait pas se lever.
 
Le roi de la cour, incontesté et autoproclamé, était un tout petit chien qui répondait au nom de Caillou. Il était une vraie épine dans le pied des « nettoyeurs » de l’environnement. Ceux qui voulaient l’éliminer ne pouvaient pas lui pardonner d’être plus malin qu’eux. Il les dépassait de son intelligence canine, et surtout ne leur faisait pas confiance pour un sou quand ils lui jetaient de la nourriture comme appât.
 
Des côtes brisées et des pattes fracturées l’ont raffermi dans l’opinion que l’homme était une créature émotionnellement instable, ami d’aujourd’hui et ennemi de demain.
 
Même si j’étais propriétaire de la maison, ma cour et ses environs lui appartenaient. J’étais l’intruse qui, en raison de son arrivée, ébranlait et sa routine quotidienne et son sentiment de sécurité.
 
Voyant à quel point Caillou était méfiant, je ne voulais pas l’apprivoiser à tout prix. Je savais que, même pour une bonne cause, on ne pouvait forcer l’amitié – ni celle des hommes, ni celle des animaux. Cependant, ses flancs creusés sautaient tellement aux yeux qu’ils me donnaient du fil à retordre. Chaque soir, je lui laissais une gamelle qui débordait de bonne nourriture et l’appelait. Il accourait immédiatement, mais demeurait sur ses gardes. Ses os saillants avaient sûrement dû connaître de meilleurs jours. Son comportement me surprenait d’autant plus qu’il ne faisait qu’effleurer la nourriture de son nez, feignant de manger, comme s’il ne voulait pas me blesser, et en même temps il regardait autour de soi avec impatience. Temporisait-il ?
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« Que se passe-t-il ? », je m’arrêtais pas de me tracasser, « Quelque chose ne va pas. Mais ce n’est pas un petit chien noir qui va me mener par le bout du nez ! » La fois suivante, après avoir laissé la gamelle dehors, je me rendis à la maison. De la fenêtre de la cuisine, je jetais un coup d’œil sur la cour. Dès que je disparus derrière la porte, au son d’un signal donné par un aboiement de Caillou, apparut Elle. Elle glissait plus ce qu’elle ne marchait, silencieuse, observant son entourage de près. Souple comme un chat, elle s’arrêtait à chaque pas pour scruter les buissons environnants. Cachée derrière mon rideau, une moi paralysée… Cette « chose » était une silhouette mince et svelte, avec un tronc et une queue très longs. La tête était définitivement celle d’un renard, bien que cela me parût absurde. Le squelette, vivant quoiqu’incroyablement maigre, portait sur son cou un vieux collier rouge rayé. En dépit de son aspect misérable, il y avait dans cette attitude une sorte de dignité et de force. Elle était indomptable. J’étais, à ma grande surprise, subjuguée, ne pouvant pas détacher mon regard d’elle. C’était clair qu’elle allaitait, vu ses seins allongés et gonflés. La chienne-renarde, comme je l’avais baptisée dans mon esprit, s’approcha du bol et commença à avaler à la hâte des morceaux de viande. Caillou se tenait à côté d’elle, déglutissant à tout instant et se léchant avidement. Il se jeta sur les restes, non sans enthousiasme, seulement quand sa campagne eut satisfait sa faim et qu’elle repartît vers son abri.
 
A partir de ce jour, je mettais dehors deux gamelles, la première, plus petite, pour Caillou, et la seconde pour son amie sauvage.

Vers la fin de l’été, j’ai vu Caillou porter, par un chemin caché dans la verdure, des morceaux de nourriture jusqu’à la grange.
 
Je me consacrais à un doux farniente. J’ai décidé de me rapprocher un peu plus de la renarde, principalement pour l’apprivoiser et sauver ainsi ses petits. Je me rendais compte de la difficulté, voire de l’impossibilité, de la tâche. Elle réagissait au moindre mouvement, s’enfuyait effrayée et ne revenait plus de la journée. Je me rassurais que j’avais le temps, que ma patience paierait. Mais ce n’était pas entièrement vrai. Le temps s’écoulait impitoyablement et chaque jour me rapprochait de mon départ. L’été agonisait, laissant la place à l’automne. Un hiver rigoureux allait suivre. Ce qui rendait le destin des chiots incertain…
 
Entretemps, ces derniers grandissaient et l’écho de leurs jeux enfantins se répercutait sur la rosée à l’orée de la nuit. Garder leur présence secrète devenait de plus en plus dur. La question de la sécurité des chiots a occasionné, à leurs accompagnateurs, plus d’une nuit blanche. Je suis devenue amie avec la maman (même si cette expression est quelque peu exagérée) au point qu’elle attendait sa portion journalière sous la charrette pourrie. Je rapprochais tous les jours la gamelle un peu plus près des escaliers… Chacun de ces centimètres était une victoire !
 
Pendant qu’elle mangeait, je me tenais paralysée sur les escaliers, n’osant même pas cligner des paupières. Nos réunions quotidiennes du soir sont devenues un rituel. Pour mes voisins, c’était certainement un spectacle inhabituel à voir : une femme immobile assise sur des escaliers, au clair de la lune, et à deux mètres d’elle, une espèce de chienne sauvage, consommant calmement son repas, plus pressée comme auparavant. Car oui… J’ai réussi à gagner sa confiance à une distance de deux mètres, pas plus... C’est elle qui a fixé les limites que j’ai humblement acceptées. En digérant, l’animal relevait sa tête du bol et me regardait longuement. A la tombée de la nuit, le regard de ces deux yeux jaunes vigilants me transperçait, et des frissons parcouraient mon corps.
 
Naquit entre nous, délicat comme de la soie, un fil d’entente que j’avais peur de briser, ne serait-ce que par inadvertance. On s’était rapprochées à tel point que, une fois sa faim satisfaite, au lieu de s’enfuir, elle se couchait en face de moi. Dans une immobilité silencieuse, je la regardais et elle, elle me regardait aussi. Ainsi passaient des heures, jusqu’à ce qu’elle soit ramenée à la réalité par les larmoiements de ses chiots et moi par mon époux (pas nécessairement larmoyant).
 
Vous direz : une folle ! Et vous aurez bien raison. Mais combien ai-je apprécié ces tête-à-tête ! Je pouvais en profiter pendant des heures et des heures… c’était comme si je voyageais dans une autre dimension de la réalité.
 
Le temps ne jouait cependant pas en notre faveur. En considérant le peu qu’il m’en restait, je décidais que les chiots-renardeaux étaient assez grands pour que je puisse leur rendre visite. Une fois la mère partie, comme tous les jours, à la chasse, je me suis frayée, armée de gamelles, croquettes et morceaux de viande maigre, un passage à travers les mauvaises herbes. Au milieu de la grange, entre les vieilles planches couvertes de paille, inconscients du danger potentiel, cinq gros chiots batifolaient. Comme tous les enfants heureux du monde, ils ne sentaient pas encore le goût du mal. Avec une naïveté et une confiance propre à l’enfance, faisant des pas incertains, ils venaient curieux vers mes mains tendues. Ils mangeaient avidement les croquettes, se poussaient les uns contre les autres, mordaient et oblitéraient mes doigts. C’était tellement mignon que j’oubliais le monde entier. Quand je réalisai que leur mère pouvait revenir à tout moment, je me précipitai vers la sortie. Il était trop tard. La route était barrée par la femelle qui adoptait une attitude de combat (une tête inclinée vers moi, un regard concentré, des crocs nus et un ronronnement de colère) et qui ne trahissait pas d’intentions amicales. Nos rencontres tardives avaient perdu toute importance. Ma gorge se serra et mon corps s’immobilisa. Elle me regarda dans les yeux, comme chaque soir, mais cette fois-ci de près. C’était un regard froid et impitoyable, comme celui d’un tueur. Cependant l’inquiétude pour ses enfants était plus grande que l’envie de se jeter sur moi. Elle effectua en effet un geste que j’aurais nommé « rendre les armes et abandonner la phase exécutoire du plan ». Elle me jeta un de ces regards, quelque chose à la « Dehors ! » et courut dans la grange. Je fis exactement la même chose, mais dans la direction opposée. Je ne m’arrêtai que sous le porche, le cœur cognant dans ma poitrine. L’animal vérifia rapidement que tout allait bien avec les petits après quoi elle me suivit devant la grange. La sentant dans mon dos, je me retournais très lentement. Je n’oublierais jamais ce regard que je vois toujours dans mes rêves. Il était extrêmement suggestif et exprimait l’étonnement, l’incrédulité et... la gratitude. Les yeux jaune-brun me regardaient avec un mélange de soulagement et de préoccupation maternelle pour sa progéniture. Ils semblaient chercher les motifs de mon comportement ainsi qu’une réponse à la question : « Pourquoi fais-tu cela pour moi ? ». Décidément, elle ne s’attendait des humains à rien de bon. Mon comportement brisait ses stéréotypes. Il fallait se méfier des hommes.
 
Je nourrissais la chienne-renarde et ses petits encore pendant deux semaines selon ses conditions. Deux mètres, et pas un centimètre de moins. La frontière de l’intimité s’arrêtait là.


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Ce qui devait arriver, arriva. Les feuilles d’arbres jaunies finirent par tomber, la palette des couleurs de ce monde par s’appauvrir ; les soirées se refroidirent et les champs se vidèrent. Tout pointait vers l’hiver à venir. Les oiseaux, partis depuis longtemps, ne me réveillaient plus. La chienne-renarde fixait nos fenêtres avec une fréquence et une intensité accrues. Ses yeux exprimaient une tristesse infinie et une certaine solitude existentielle. Je sentais le poids inévitable des adieux, mon cœur pleurait d’impuissance. L’intuition me chuchotait que la décision avait déjà été prise. Je savais que je ne pouvais pas forcer un animal sauvage à se laisser apprivoiser. Je partis le jour suivant, mon travail me réclamant impitoyablement. J’ai chargé mon fils, qui devait rester encore quelques jours chez sa grand-mère, de discrètement nourrir les chiots. Je savais que je pouvais compter sur lui. 
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Quelques jours après mon départ, la renarde, sous le voile de la nuit, emmena trois de ses chiots dans la forêt. Ils suivirent leur mère l’un derrière l’autre le long du champ. Une voisine qui rentrait le soir des bois les a croisés. La femelle se jeta de manière préventive sur la femme qui se défendit à coups de bâton. Elle n’avait cependant pas continué la lutte, voulant probablement juste effrayer la voisine. Je ne sais pas pourquoi elle a laissé derrière elle deux de ses petits. Peut-être qu’elle savait qu’elle ne pourrait pas nourrir tous les cinq, ou peut-être parce qu’un de ses enfants s’était coincé entre les planches et avait du mal à s’en sortir. Ou, peut-être, qu’elle savait que nous ne les laisserions pas mourir de faim. Je n’avais jamais compris s’il s’agissait d’un chien ou d’un renard ni d’où venait ce collier rouge sur son cou… tant de questions…
 
Il m’arrive de rêver d’elle. Je la vois m’observer de loin, en silence, droit dans les yeux, triste et soulagée en même temps. Je me réveille alors en priant qu’elle aille bien, si elle est encore en vie. Je ne pense pas que les animaux soient capables de pensée abstraite ou d’un sentiment de continuité de leur lignée. Et c’est tant mieux pour eux.
 
Et voilà, l’histoire de la renarde dans toute son sa beauté… et quelque part, la mienne.
 
 
Traduction: Tina Mouneimé Van Roeyen

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